La rentrée est annulée - A l'ouest - Site coopératif d'informations locales et d'ailleurs, sur Rouen et alentours


Quelques éléments pour bien comprendre quelle rentrée l'Etat tente de nous imposer et comment y faire face. (Protocoles, courriers des préfets et DASEN et surtout les informations de ceux qui s'y opposent...)



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Analyses Covid-19 Publié le 3 mai 2020 | Mise à jour le 6 mai 2020 La rentrée est annulée Passons sur les multiples contradictions du Ministre de l’Education Nationale ces dernières semaines, car même si son discours avait été le même chaque fois, il se tient à une distance telle de ce que signifie l’école concrètement, qu’aucun protocole, parfaitement réalisé, par le meilleur technocrate, ne permet d’envisager une reprise de l’école sereine et bénéfique pour qui que ce soit. Sommaire Quelques éléments sur la « continuité pédagogique » en temps de confinement, et le récit qu’en a fait le pouvoir. Les protocoles pour la rentrée du 11 mai : Le choix des élèves pris en charge : Un point juridique Infos diverses : Les intérêts de l’Etat sont bien ailleurs, on le sait, mais il paraît nécessaire de se doter de quelques éléments pour bien comprendre quelle rentrée Il tente de nous imposer et comment y faire face. Quelques éléments sur la « continuité pédagogique » en temps de confinement, et le récit qu’en a fait le pouvoir. Un article d’un blog de Médiapart : Ne laissons pas le pouvoir voler le récit de l’école au temps du confinement , nous invite à nous interroger sur le myhte qu’essaie de créer le pouvoir sur la continuité pédagogique. « Il est impressionnant de voir comment le pouvoir, sensible à ce qui se dit de la réalité vécue du confinement, cherche à imposer son récit face aux acteurs du monde réel qui convergent sur beaucoup de points, tant dans les foyers que dans les institutions. Pour l’école, il est important que ceux qui travaillent gardent la maîtrise du récit face aux silences, aux demi vérités, voire aux mensonges. » Vous pouvez lire à ce sujet d’autres articles parus sur à l’ouest ( Ce que le coronavirus fait à l’enfance , Une illusoire continuité pédagogique , A propos de « l’école à la maison » : il faut oser dire qu’il n’y aura pas eu de cours ) qui reviennent déjà sur l’illusion mise en place par le pouvoir d’une école qui continuerait comme avant. Ce qui nous a semblé intéressant dans cet article-ci est qu’il invite à ne pas laisser ce mythe continuer à s’écrire par le pouvoir, mais bien écrire nous-même ce qu’aura été l’école au temps du confinement : « Le plus souvent ce qui manque lors des sorties de crise c’est le détail du récit de la crise pour pouvoir y donner les bonnes réponses. Compte tenu des enjeux, il est essentiel que collectivement personnels, syndicats, personnes engagées et éclairées en matière éducative gardent la mémoire de ce qui se dit et se passe pour pouvoir, le moment venu, ressortir le réel vécu face aux récits mythiques que l’on prétendra nous imposer. » Ne nous y trompons pas, le pouvoir est déjà en train de collecter les informations qui mettront en avant les héros du confinement et écraseront ceux qui ne se sont pas pliés à la discipline exigée par la continuité pédagogique numérique : dans l’Ariège, la FSU publie ainsi un communiqué le 24 avril en réponse à un courrier du DASEN aux IEN et chefs d’établissement de l’Ariège datant du 17 avril. Car ce courrier invite les IEN et chefs d’établissements à ficher les bons et mauvais enseignants et AESH pendant le confinement. Vous pouvez retrouver ce communiqué ici . Ci-dessous un extrait du courriel du DASEN dont il est question : « Engagement des personnels : Il reste important d’avoir une juste connaissance de l’engagement des différents personnels placés sous votre responsabilité, aussi est-il nécessaire de : Garder mémoire des enseignants volontaires pour l’accueil des enfants des personnels prioritaires - Garder mémoire et transmettre chaque semaine la liste des enseignants volontaires et présents pour l’accueil des enfants des personnels prioritaires - Etablir un état des lieux précis du soutien scolaire effectué durant la semaine du 14 au 17 avril pour transmission - D’une manière générale garder mémoire nominative des engagements remarquables et remarqués ; l’inverse est aussi vrai… Continuité pédagogique : Je vous remercie d’établir un point de situation synthétique des 4 semaines écoulées en matière de continuité pédagogique et de manière tout autant synthétique de la perspective pour les 3 semaines à venir. […] Si le retour attendu doit être synthétique, je vous invite cependant à être le plus exhaustif possible sur votre connaissance et votre vigilance sur la situation et l’implication de chacun . » Les protocoles pour la rentrée du 11 mai : D’abord, il est intéressant de se pencher sur cette enquête de l’Observatoire National de la Sécurité et de l’Accessibilité des établissements d’enseignement : au début de l’épidémie du Covid-19, l’ ONS a interrogé les établissements du 1 er et 2 d degrés : étaient-ils en mesure de rendre effectifs les gestes barrières préconisés par les instances sanitaires et gouvernementales ? Communiqué de presse de l’ ONS Par ailleurs, le 22 avril, la FCPE (Fédération des Conseils de Parents d’Elèves) publiait un communiqué de presse dénonçant les choix du gouvernement pour la reprise des classes, notamment dans la mesure où ils ne s’étaient pas faits en concertation avec les parents d’élèves. Le communiqué s’arrête par exemple sur les anomalies d’un protocole qui ne prend jamais en compte les spécificités des écoles, des salles de classe pour établir ses normes de rentrée : « Ainsi, décider d’un « plafond » de 15 élèves par classe n’a de sens que si on connaît l’aménagement du bâtiment ou encore la taille des salles des établissements tout comme définir une organisation du temps scolaire sans prendre en compte les transports scolaires, la restauration, l’internat et le périscolaire. Opter pour des demi-groupes, sans que l’on sache comment les parents pourront accompagner leurs enfants durant les cours à distance (sachant de surcroît que le congé maladie pour rester auprès de ses enfants sera supprimé le 1 er mai) ni comment les enfants suivront durant une semaine un enseignement à distance sans leur enseignant, est incompréhensible. Envoyer en premier lieu les plus jeunes enfants peut aussi poser question, sachant qu’il aurait été probablement préférable de rescolariser d’abord les plus autonomes, donc les plus âgés. » L’association appelle donc les parents à se ressaisir des protocoles mis en place dans les établissements scolaires et à ne pas se laisser gérer par un Etat qui dysfonctionne jusque dans ses protocoles sanitaires. Communiqué de presse FCPE La FCPE rejoint évidemment en ces points nombre d’enseignants qui ont déjà fait les calculs pour leurs propres classes : car les recommandations de distanciation avec les effectifs annoncés par le gouvernement ne prennent notamment pas en compte les meubles, le matériel présents dans les classes. Vous pouvez trouver ici le protocole sanitaire pour la réouverture des écoles maternelles et élémentaires. Protocole sanitaire pour la réouverture des écoles maternelles et élémentaires Ce protocole nous dit par exemple : « L’organisation mise en place dans les écoles doit permettre de décliner ce principe dans tous les contextes et tous les espaces » , sur les 1 mètre de distance. Une enseignante a fait ainsi ce calcul : « Considérant qu’un enfant occupe un espace de 50 cm de diamètre et qu’il doit y avoir autour de lui un mètre de distance cela fait un cercle avec un rayon d’1, 25 m. Si je ne me trompe pas l’aire devrait être 3.14x1.25x1.25 = 4.90 m 2 soit pour 15 élèves et un enseignant 78.5 M2 surface à laquelle il faut ajouter l’emprise des armoires, bibliothèques, etc. Au bas mot, pour 15 élèves 85 à 90 M2. » Je ne connais pas d’école ayant cette capacité. Un autre se lance même dans des plans : « j’ai fait ce plan avec pour hypothèse une salle des classes de 6 m par 7 m, sans le professeur, avec 15 ronds représentants 15 élèves, pas de meubles. Hypothèse 1 : 1 m de distance sociale ce qui suppose également que les élèves restent bien droit sur leur chaise, ne se tournent pas en se rapprochant pour parler à leurs camarades. Hypothèse 2 : avec 1,50 mètre de distance et toujours 15 élèves. A noter : on parle en France de 1 mètre de distance sociale, en Belgique c’est 1,50 mètre, en Suisse et au Canada, c’est 2 mètres (source = sites ministériels de ces pays)... » Hypothèses de plans de classe Une collègue lui répond : « ce plan ne prend pas en compte les espaces de circulation indispensables, ni la réalité du terrain ( meubles existants type armoires, rangement etc...) Ni la présence du professeur avec son espace et la possibilité minimum d’aller au tableau. Mais même avec cela on voit l’impossibilité. De plus, je n’ai que des tables pour 2 la mairie viendra me livrer des bureaux individuels ? Et viendra les mettre en place d’ici le 11 ? Pendant que je mettrai tous les matériels collectifs, jeux et livres à l’abri pour ne pas qu’ils s’en servent et qu’ils ne soient pas contaminés si moi je veux m’en servir pour lire une histoire ou mettre en lien avec une notion mathématique par exemple. . » Tout ceci sans oublier ce que nous explique Lydia Bourouiba, professeure d’ingénierie civile et environnemental au MIT dans cet article sur ce qui se passe en cas d’éternuement : « Sans le nuage, les gouttelettes de plus de 100 micromètres se propagent jusqu’à 2 mètres, alors que les petites (de 1 à 50 micromètres) n’atteignent pas un mètre. Mais en prenant en compte le nuage, ce sont les grosses qui tombent en premier et les petites gouttelettes peuvent aller jusqu’à 6 mètres. » Le choix des élèves pris en charge : Partons d’un exemple posté sur le groupe « Stylos rouges 78 » : « Nous avons eu une visio avec l’ IEN et il me semble bien que le discours des IEN est normalisé et que leur mission est d’appliquer les consignes officielles. Alors pourquoi autant de sons de cloches différents circulent sur ce site ? Voici ce qui nous a été dit clairement pour nous PE (Professeur des Ecoles) : Nous devons prendre en priorité les enfants des soignants, en deuxième les enfants des parents qui travaillent (chauffeurs de bus, police...) et en dernier les élèves en difficulté. Donc on nous a menti on ne prend pas en priorité les élèves décrocheurs . Nous avons le droit de prendre les élèves en demi journée. Alors que Blanquer avait dit non. Les enseignants qui ont commencé l’enseignement à distance ont le choix de le poursuivre ou pas. Les enseignants à risques ne viennent pas ainsi que ceux qui ont une personne vulnérable à la maison. Alors, c’est quoi ce bordel ? Y a-t-il un discours unique ou une c...